Sensibiliser aux inégalités femmes-hommes dans le monde… sans alimenter les discours racistes

par Anne-Sophie Tirmarche 

Chargée de projets à la FUCID

Depuis les années 2000, l’intégration du genre dans le travail des ONG s’est imposée comme une condition de financement par les bailleurs de fonds. Au sein du volet Nord, le secteur de l’éducation à la citoyenneté mondiale et solidaire s’évertue ainsi à questionner les inégalités femmes-hommes dans les contenus des animations et outils pédagogiques qu’il développe. Dans un contexte où les questions de genre et sexualité, extrêmement politisées, dessinent une frontière entre un Occident moderne, progressiste, champion auto-proclamé de la liberté sexuelle et de la tolérance, au reste du monde présenté comme foncièrement menaçant vis-à-vis des femmes et des minorités sexuelles, l’intégration du genre pose des défis considérables : comment articuler une dimension de genre à une perspective « Nord-Sud », constitutive de l’identité des ONG, sans renforcer cette binarité déjà bien présente dans l’imaginaire collectif ? Comment conscientiser un large public aux inégalités de genre dans le monde sans activer des stéréotypes racistes et coloniaux ? Cette étude d’Anne-Sophie Tirmarche, chargée de projet à la FUCID, se base sur l’analyse d’un outil pédagogique d’une ONG consacré au genre afin de mettre en lumière les mécanismes au travers desquels, consciemment ou non, la sensibilisation aux questions de genre peut parfois contribuer à la polarisation entre un « Nord » civilisé et un « Sud » qui, par nature ou par culture, serait plus violent envers les femmes.

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