Guerre au Vietnam et agent orange : la longue lutte pour la reconnaissance d’un drame écologique et social

La guerre du Viêt Nam, qui a eu lieu de 1955 à 1975, fut un conflit particulièrement dévastateur pour la population et l'environnement, notamment en raison de l'utilisation de produits chimiques à des fins de destructions massives, dont le tristement célèbre agent orange. Les conséquences sont encore bien présentes aujourd'hui, tandis que des luttes sont toujours menées par certaines de ses victimes : des batailles juridiques de type David contre Goliath, face à des géants de la pétrochimie. Afin de mieux comprendre l'impact de l'agent orange, ainsi que l'histoire des luttes pour la reconnaissance de cet écocide, Anne Xuan Nguyen, chercheuse au GRIP, et Pierre Grega, fondateur du bureau d'études DRIS, ont répondu aux questions de Maxime Giegas, chargé de projets à la FUCID.

Au-delà du droit à un environnement sain : pour un changement de paradigme ?

Le droit à un environnement sain apparaît comme une condition minimale pour que les individus et les peuples puissent mener une existence digne. Mais comment assurer un tel droit quand les modes d’organisation sociale, le fonctionnement économique, les structures de gouvernance et les relations entre les peuples et les groupes sociétaux rendent la reconnaissance d’un tel droit vouée à rester lettre morte ? Comment retrouver un rapport pacifié au monde naturel, non fondé sur l’appropriation et la destruction, un rapport que nous semblons avoir perdu d’abord en Occident, puis à l’échelle de la planète ? Les évolutions juridiques en matière de reconnaissance d’un tel droit peuvent-elles nous rassurer ? Valérie Tilman, chargée de projets à la FUCID, et Amélie Lachapelle, professeure en droit de l’environnement et en droit comparé, explorent des pistes de réponses dans cette analyse rédigées à quatre mains.

Cyberharceleurs : ces militants réactionnaires qui ne disent pas leur nom

Ce sont des raids de quelques personnes ou de milliers lançant leurs insultes, leurs menaces de mort et de viol, des diffusions de photos non consenties, des tentatives de piratages, des informations personnelles divulguées... Le cyberharcèlement peut prendre de nombreuses formes et il est massivement présent sur la toile. Malgré tout, ce phénomène est rarement politisé et la responsabilité du harcèlement est souvent rejetée sur la victime elle-même. Pourtant, un grand nombre de cyberharceleurs répondent à un véritable projet politique : normaliser la violence en ligne pour museler les activistes des droits humains, opprimer des personnes faisant partie de groupes minorisés et faire taire ceux et celles qui défendent des convictions politiques progressistes. Dans cette analyse rédigée par Alix Buron, chargée de projets à la FUCID, nous vous proposons donc une plongée dans le monde du cyberharcèlement, de même que sa portée systémique et politique.

Enseignement supérieur : lieu de reproduction des dominations

S’il est de plus en plus admis aujourd’hui que les rapports de domination et d’oppression structurent la société, entre sexisme, racisme, classisme… certains lieux peuvent donner à croire qu’ils en sont exempts. Le monde de l’éducation, pendant longtemps, a bénéficié de cet a priori. Plus encore, l’enseignement est considéré comme l’une des clés principales pour résoudre le problème. Pourtant, une récente étude menée en Belgique a révélé que 56% des étudiant·e·s, doctorant·e·s et membres du personnel ont été victimes de harcèlement moral de la part d’une autre personne de leur établissement depuis leur arrivée dans l’enseignement supérieur ; 29,7% de violences sexistes et sexuelles. Des chiffres qui donnent à penser que le problème pourrait bel et bien être structurel.

Guerres de l’eau contre droits humains

L’eau potable est une ressource vitale. Pourtant, 2 milliards de personnes n'y ont pas accès de manière sécurisée et continue. Sa disponibilité tend même à se raréfier : source de croissance pour de nombreuses industries, défaillances des pouvoirs publics, pollutions, conflits frontaliers... Dans cette analyse, Valérie Tilman, chargée de projets à la FUCID, revient sur les raisons principales du déficit d'accès à l'eau potable de qualité dans le monde et la nécessité de se réapproprier ce bien vital, mais de plus en plus marchandisé.