Séjours de sensibilisation au Sud et engagement citoyen

Depuis sa création en 1976, la FUCID a régulièrement proposé des activités dans des pays du Sud, telles que des séjours d’immersion pour étudiants, professeurs et membres du personnel de l’Université ou des micro-projets de développement pour chercheurs ou professeurs. L’objectif de ces différentes activités était de sensibiliser la communauté universitaire, sur le terrain, à des problématiques sociales, environnementales, économiques ou politiques qui questionnent les relations Nord-Sud et dès lors, nos engagements en tant qu’acteurs des pays du Nord. Ces dernières années la FUCID s’est toutefois largement désinvestie au Sud, optant pour un élargissement de ses activités Nord, mais il semble désormais opportun de retisser des liens au Sud. Mais pourquoi voyager au Sud ? Est-ce bien responsable écologiquement ? Comment trouver un compromis ? Une réflexion de Stéphane Leyens, directeur de la FUCID.

S’engager, se mobiliser et s’organiser !

Nous pouvons l’observer tous les jours, et dans beaucoup de domaines : les formes d’engagement et de mobilisation sont plurielles et « à géométrie variable » en fonction des contextes, des enjeux ou encore des personnes. Mais faut-il encore savoir de quel type d’engagement nous parlons ! En effet, être « engagé » ne nécessite pas forcément de dynamique collective ou de revendication politique. « Mobiliser », « sensibiliser », « rendre engagé », « émanciper », la définition des concepts de l’engagement et de la mobilisation font encore débat au sein des ONG. La FUCID n’est, elle non plus, pas exempte de ces questionnements de fond et se trouve parfois démunie devant le caractère « aléatoire » de l’engagement et de la présence des jeunes comme moteurs à ses activités. Cette analyse de Sarah Beaulieu, chargée de projets en éducation permanente, questionne les logiques de mobilisation, dans une logique d’éducation populaire et permanente basée sur les apports de deux penseur·euse·s du Sud et du Nord de la planète.

Rééquilibrer pour décoloniser : à la recherche d'autonomie

Le 18 octobre 2019, Uni4Coop – dont la FUCID est membre – et ARES organisaient une journée de réflexion intitulée “globalisation des savoirs”. Axel Gossiaux, doctorant en sciences politiques et sociales, a pu interroger cinq participant·es à cette journée – des boursier·ières de l’ARES issus de cinq pays anciennement colonisés – afin de comprendre de quoi la décolonisation des savoirs pouvait-elle être le nom pour ces cinq jeunes. Dans un contexte où « la planète est devenue un village », il convient en effet de réfléchir à l’équilibre des circulations de connaissance et d’idées, pour faire face aux nombreux défis qui se posent à l’humanité. Les réflexions formulées et les pistes d’action avancées par les personnes interviewées participent ainsi aux renversements de perspectives qu’appellent la décolonisation des savoirs et l’entreprise décoloniale de manière générale.

Décoloniser pour révolutionner

Dans un contexte où l’hégémonie occidentale semble être remise en question dans toutes ses formes et dans tous ses champs d’application, le Sud devient de façon croissante le centre des conversations et du devenir de la planète. Dès lors, de plus en plus de pensées plaident pour le décentrement et la fin du monopole de « l’Occident » sur la production, la représentation, la diffusion et, de manière plus générale, sur notre propre rapport aux « savoirs ». En d’autres mots, il s’agit de décoloniser les savoirs. Une analyse afin de susciter la réflexion sur le sujet tout en le replaçant dans son contexte historique.

Genre : la solidarité internationale est pavée de bonnes intentions

Alors que le genre a le vent en poupe en ECMS, il convient de se poser une question de taille (et un peu provocante) : si l’intégration du genre en ECMS change le monde… le change-t-elle systématiquement dans le bon sens ? À partir de deux cas – la mobilisation contre les violences sexuelles en RDC et la lutte contre l’homophobie et l’excision au Mali – cette analyse ouvre un champ de réflexion qui gagnerait à être approfondi : comment l’ECMS pourrait-elle s’assurer que la mobilisation citoyenne autour de questions aussi politiques que le genre et la sexualité n’aboutissent pas à des effets contraires à ceux escomptés ?