Catalyser la confiance et porter les revendications citoyennes en temps de crise : les ONG peuvent-elles réaffirmer leur place en tant qu’actrices de changement au cœur des crises ?

Alors que la crise sanitaire n'en finit pas de bouleverser les sociétés à travers le monde, elle a déjà marqué l'histoire et a permis de tirer de nombreuses leçons sur le fonctionnement de nos sociétés. Pour beaucoup, il est ainsi temps de changer les choses, de construire un nouveau récit pour le monde d'après, plus juste et durable. Dans cette analyse, Laura Berg nous offre un condensé de son travail de fin d'études en coopération internationale (HEPN), tissant des liens entre la crise sanitaire et climatique, et tirant les leçons pouvant s'appliquer aux crises suivantes. Elle se questionne également : au sein de ces revendications citoyennes, les ONG pourraient-elles se saisir des opportunités qui se dégagent de la prise en main de la crise du COVID-19 pour réaffirmer leur place d’actrices de changement ?

L’importance de l’accompagnement pédagogique au sein d’une expérience de Service Learning

Depuis l'année académique 2019-2020, la FUCID participe à l'organisation d'activités d'engagement citoyen au sein du cursus universitaire de l'UNamur. Les étudiant·e·s peuvent ainsi s'engager concrètement dans une association, avec un accompagnement pédagogique permettant de réfléchir sur eux-mêmes, leurs études et leur citoyenneté - un processus fortement inspiré du Service Learning, né en Amérique du Nord et du Sud. Dans cette analyse, Antoine Stasse, chargé de projets à la FUCID, tire les enseignements d'une première expérience de cette activité d'engagement citoyen, et la façon dont certains risques (renforcement des stéréotypes concernant les populations rencontrées, difficulté à comprendre les causes structurelles des problématiques rencontrées, etc.) peuvent être minimisés par un processus pédagogique adapté.

Pourquoi s’engager dans une organisation environnementale… et y rester ?

Ces dernières années, les enjeux environnementaux sont devenus un objet de mobilisation citoyenne massive en Belgique et occupent la scène médiatique. Certain·e·s citoyen·ne·s s’engagent ainsi pour l’environnement en participant aux marches pour le climat, à travers des initiatives locales ou encore en devenant membre d’une organisation. En intégrant des groupes de bénévoles de deux organisations environnementales - l'ONG Greenpeace et le mouvement de désobéissance civile Extinction Rebellion - Delphine Saugues, militante et coordinatrice de projets associatifs, s'est ainsi interrogée sur les ressors de ces engagements. C'est en mêlant entretiens, observations directes et contenu théorique qu'elle répond, dans cette analyse, à ces questions : pourquoi, et pour quoi, les individus donnent de leur temps, donnent d’elles·eux ? Et surtout, pour quelles raisons maintiennent-il·elle·s leur engagement au sein d’une organisation spécifique ?

Climat, migrations, inégalités : les oppressions interconnectées face au « Tous pour le climat »

L’été 2021 fut celui de tous les records, entre inondations, incendies canicules… Des extrêmes toujours plus exacerbés qui nous font ressentir pleinement la réalité du changement climatique. Mais pour certaines populations, les effets sont d'autant plus violents qu'elles subissent déjà de multiples oppressions : classisme, sexisme, néocolonialisme, homophobie,... au Nord comme au Sud, le changement climatique, désigné comme grande problématique mondiale, a en effet des conséquences bien différenciées, ses responsables, ses gagnants et ses victimes. Dans cette analyse, Alix Buron, chargée de projets à la FUCID, explore ainsi les multiples inégalités face au changement climatique, en s'arrêtant particulièrement sur les questions de justice sociale et de migrations environnementales - sur ce qui pousse certaines personnes à traverser les frontières... et d'autres à se réfugier derrière celles-ci.

De la frontière sanitaire aux frontières migratoires

La fermeture des frontières, liée à la lutte contre la propagation du Covid-19, nous aurait semblé inimaginable il y a moins d’un an. En effet, jamais les ressortissant·e·s européen·ne·s n’ont connu de telles restrictions de déplacement de leur vivant, si ce n’est durant la guerre. Pour d’autres, cependant, les frontières font déjà partie de leur réalité quotidienne, et leur parcours migratoire est devenu encore plus long et périlleux suite à ces nouvelles restrictions. Dans cette analyse, Alix Buron, chargée de communication et chargée de projets à la FUCID, met en lien frontières sanitaires, frontières migratoires et traitement des personnes migrantes, pour interroger l’effet des frontières sur nos esprits, notre vision de la solidarité, et la réalité sur le terrain.