ÉTUDE – Sensibiliser aux inégalités femmes-hommes dans le monde… sans alimenter les discours racistes

Depuis les années 2000, l’intégration du genre dans le travail des ONG s’est imposée comme une condition de financement par les bailleurs de fonds. Au sein du volet Nord, le secteur de l’éducation à la citoyenneté mondiale et solidaire s’évertue ainsi à questionner les inégalités femmes-hommes dans les contenus des animations et outils pédagogiques qu’il développe. Dans un contexte où les questions de genre et sexualité, extrêmement politisées, dessinent une frontière entre un Occident moderne, progressiste, champion auto-proclamé de la liberté sexuelle et de la tolérance, au reste du monde présenté comme foncièrement menaçant vis-à-vis des femmes et des minorités sexuelles, l’intégration du genre pose des défis considérables : comment conscientiser un large public aux inégalités de genre dans le monde sans activer des stéréotypes racistes et coloniaux ?

Sensibilisation aux violences sexuelles dans le monde : que révèlent les visuels ?

Le secteur de l’éducation à la citoyenneté mondiale et solidaire (ECMS) participe, depuis quelques années, à une multiplication d’initiatives en faveur de l’égalité femmes-hommes dans les projets de sensibilisation, mobilisation et plaidoyer. Mais comment sensibiliser aux questions de genre sans renforcer des stéréotypes racistes de « l’homme du Sud violent », qui font le lit de l’extrême droite ? Cette analyse se concentre plus spécifiquement sur les illustrations utilisées dans un outil pédagogique consacré au genre pour illustrer comment, dans certains cas, nous, ONG, contribuons parfois malgré nous à ériger une frontière entre « eux » et « nous ».

Interculturalité et soins de santé. Une ignorance cruelle…

Pour un·e étudiant·e étranger·e, les stages peuvent constituer une étape difficile dans la découverte des complexités de la société belge. En retraçant le parcours d’une étudiante sage-femme d’origine africaine, cette analyse met en exergue les violences subies dans le cadre du cursus et de l’expérience professionnelle, qui ne sont autres que les effets dévastateurs de l’ignorance.

Artisan·e·s interculturel·le·s – pour déjouer la violence interculturelle dans les soins de santé

Pour déjouer la violence interculturelle dans les soins de santé, on peut d’abord la jouer, en donner une représentation, artistique par exemple, qui touche et frappe le public, l’oblige à réaliser ce dont il s’agit et l’invite à y réfléchir. On peut ensuite mobiliser cette réflexion et l’orienter vers des formes citoyennes, professionnelles et politiques de prise en compte, d’analyse et de transformation d’une telle violence. C’est le pari qu’a suivi la FUCID. Cette analyse souligne comment l’art permet de montrer cette violence, de rendre voix à l’Autrui, et de relancer la réflexion entre personnes et entre cultures.

Quelles pistes pour l’amélioration de la formation des soignant·e·s à l’accompagnement des patient·e·s qui maîtrisent peu le français ?

Des professionnel·le·s de la santé, et plus largement de la prise en charge sociale des personnes maitrisant peu le français, ainsi qu’un représentant de la Ligue des Usagers des Services de la Santé, se sont penché·e·s sur cette question. L’ancrage culturel parfois très différent du/de la soignant·e et du/de la soigné·e peut créer des incompréhensions, même si la barrière de la langue est résolue…

Apprendre en terre d’exil

Les futur·e·s soignant·e·s – en tant que victimes et témoins – ne sont pas épargné·e·s par les discriminations au sein du système scolaire. Or, le statut d’étudiant·e et les rapports inégaux de pouvoir qui les lie au personnel et aux enseignant·e·s leur laisse peu de possibilité de réagir. Cette analyse dit l’importance de prendre conscience, en tant qu’enseignant·e, de l’importance et des effets négatifs des discriminations, et d’en tenir compte dans les pratiques pédagogiques.