Interculturalité et soins de santé. Une ignorance cruelle…

Pour un·e étudiant·e étranger·e, les stages peuvent constituer une étape difficile dans la découverte des complexités de la société belge. En retraçant le parcours d’une étudiante sage-femme d’origine africaine, cette analyse met en exergue les violences subies dans le cadre du cursus et de l’expérience professionnelle, qui ne sont autres que les effets dévastateurs de l’ignorance.

Artisan·e·s interculturel·le·s – pour déjouer la violence interculturelle dans les soins de santé

Pour déjouer la violence interculturelle dans les soins de santé, on peut d’abord la jouer, en donner une représentation, artistique par exemple, qui touche et frappe le public, l’oblige à réaliser ce dont il s’agit et l’invite à y réfléchir. On peut ensuite mobiliser cette réflexion et l’orienter vers des formes citoyennes, professionnelles et politiques de prise en compte, d’analyse et de transformation d’une telle violence. C’est le pari qu’a suivi la FUCID. Cette analyse souligne comment l’art permet de montrer cette violence, de rendre voix à l’Autrui, et de relancer la réflexion entre personnes et entre cultures.

Quelles pistes pour l’amélioration de la formation des soignant·e·s à l’accompagnement des patient·e·s qui maîtrisent peu le français ?

Des professionnel·le·s de la santé, et plus largement de la prise en charge sociale des personnes maitrisant peu le français, ainsi qu’un représentant de la Ligue des Usagers des Services de la Santé, se sont penché·e·s sur cette question. L’ancrage culturel parfois très différent du/de la soignant·e et du/de la soigné·e peut créer des incompréhensions, même si la barrière de la langue est résolue…

Apprendre en terre d’exil

Les futur·e·s soignant·e·s – en tant que victimes et témoins – ne sont pas épargné·e·s par les discriminations au sein du système scolaire. Or, le statut d’étudiant·e et les rapports inégaux de pouvoir qui les lie au personnel et aux enseignant·e·s leur laisse peu de possibilité de réagir. Cette analyse dit l’importance de prendre conscience, en tant qu’enseignant·e, de l’importance et des effets négatifs des discriminations, et d’en tenir compte dans les pratiques pédagogiques.

Comment former à l’interculturalité les futur·e·s assistant·e·s sociaux·ales venant de milieux socialement défavorisés ?

On pourrait penser que leur expérience des difficultés socio-économiques les amène à une ouverture plus grande à toute différence, quelle qu’elle soit. Ce n’est pas si simple. Dans la mesure où cette ouverture est cruciale chez des futur·e·s assistant·e·s sociaux·ales, appelé·e·s à être en contact avec des publics issus de l’immigration ou en difficulté sociale, on se demande dans cette analyse ce que l’école prévoit dans ses programmes « classiques », mais aussi quelles initiatives innovantes ont été prises, qui ouvrent des pistes pour une meilleure formation des publics les plus fragiles socialement à l’interculturalité.

Comment rendre compte des cultures africaines dans un spectacle sans renforcer les clichés du public ?

La FUCID a travaillé avec des étudiantes en médecine et des personnes d’origine africaine (essentiellement) à la création d’une pièce de théâtre interrogeant la capacité de notre système de soin d’accueillir les personnes soignées et soignantes d’origine étrangère. La pièce est-elle parvenue à rendre compte de systèmes de santé intériorisés par certaines personnes d’origine africaine sans les stigmatiser davantage auprès d’un public non averti ? Comment mettre en scène les différents modes de traitement au travers d’une création courte (une heure de spectacle) et se voulant attractive ?